Cette semaine, nous avons le plaisir d’accueillir Massata Niang, fondateur et CEO de la Fintech africaine Yewou, une banque digitale pour la Diaspora.
Cet entretien fait partie d’une série d’articles qui vous seront présentés pour découvrir l’origine de cette jeune société Yewou, et de son ambition de proposer un nouveau paradigme financier pour les diasporas du monde entier, en commençant par l’Afrique.
Dans cette première édition, nous allons tenter de retracer près de 4 années d’une aventure qui mêle parcours professionnel, péripéties personnelles et dynamique d’équipe.
L’origine de Yewou
Le terme Yewou tout d’abord, qui vient du wolof, langue majoritairement parlée au Senegal (Afrique de l’Ouest), et qui selon le contexte voudra dire Réveil, Éveil ou la subtilité d’une personne.
Une vision qui ne s’accompagne pas d’actions n’est qu’un rêve. Une action qui ne découle pas d’une vision c’est du temps perdu. Une vision suivie d’action peut changer le monde, » Nelson Mandela
Il était primordial pour nous de choisir un symbole fort pour illustrer la vision de notre projet. Ensuite, très simplement, nous avons passé de nombreux mois à écouter les besoins de la Diaspora, de nos communautés.
En Afrique par exemple, nous avons rapidement constaté qu’un sujet revenait souvent sur la table lors des réunions de famille : le financement des économies africaines. C’est comme cela qu’une idée de banque par et pour les Diasporas à commencer à germer.
Pourquoi cibler la Diaspora
A mon sens, il est important de rappeler la signification du terme Diaspora. Une diaspora est une communauté qui quitte son pays d’origine pour aller vivre dans un autre pays, tout en maintenant des liens forts avec ses racines. Les raisons de ce départ peuvent être d’ordre affectif, familial, culturel, religieux, politique ou encore économique.
Dans un tel contexte, les communautés ont des besoins très spécifiques, y compris celui de la gestion de leurs finances. Par exemple : les flux financiers à destination de leur pays d’origine.
Le Rwanda : point de départ
En 2013, notre équipe a choisi d’écrire le premier chapitre de l’histoire Yewou au Rwanda. Ce que peu de personnes savent, c’est que le Rwanda a connu une croissance fulgurante ces dernières années, parmi les plus importantes d’Afrique.
Contrairement aux déséquilibres qu’on peut constater dans les pays émergents ou en voie de développement, il existe une vraie vision et une volonté politique au Rwanda, à l’image de la Corée du Sud en Asie.
Trois tendances sur l’Afrique
1/ Le réveil de l’Afrique ou le dynamisme de certains pays africains qui enregistrent ces 10 dernières années des taux de croissance dépassant la majorité des pays de l’OCDE (comme la France, le Royaume Uni, etc.).
2/ Le réveil des africains et notamment des diasporas africaines sur les opportunités du continent. Jadis, il y avait une fuite des talents sur le continent africain. Aujourd’hui, de plus en plus, les élites africaines font le pari d’un retour en Afrique pour soit entreprendre, représenter leurs entreprises basées en Occident, voire même mettre leur expérience au service des entreprises locales. Ce phénomène est encore embryonnaire, mais la tendance devrait continuer de s’accélérer (cf. la vague de rigueur au Portugal qui a conduit à « l’exode » de milliers de portugais en Angola).
3/ Le réveil du monde sur l’Afrique. Cela se traduit de manière très concrète par le traitement médiatique sur l’Afrique. Des années 90 au début des années 2000, le continent africain était presque toujours dépeint sous un angle très pessimiste. Après la crise financière de 2008, un changement radical s’est opéré, porté sur l’Afrique devenu The Rising Continent, le continent émergent.
A suivre : être une banque digitale pour les Diasporas
Source illustration Rwanda : Chris Skinner, Rwanda: Africa’s first cashless economy?, 2017