#Brexit – Londres peut-elle perdre sa place de capitale mondiale de la FinTech ?

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Quel serait l’impact d’un Brexit pour la scène FinTech britannique ? Londres peut-elle perdre sa place de capitale mondiale de la FinTech ou est-ce pour le pays une occasion de s’alléger du lourd fardeau qui le rattache à un système jugé inégalitaire et déficient par certains.

De nombreuses personnalités de la FinTech se sont prononcées concernant le vote du 23 Juin prochain pour la sortie ou non du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Michael Kent, fondateur et CEO d’Azimo, l’une des plus grosses plateformes de transfert d’argent en ligne au UK; Chris Gledhill, l’une des personnalités les plus influentes de la FinTech dans le monde; Axel Weber, président du conseil de surveillance d’UBS; Ian Anderson, co-fondateur de la plateforme de prêt aux entreprises ArchOver … Les avis sont partagés et chacun y va de son expérience pour sensibiliser sur les opportunités et les menaces d’un tel changement pour le pays. Voici les points principaux à retenir :

Pour que le Royaume-Uni sorte de l’UE

De manière générale, les personnalités en faveur d’une sortie du Royaume-Uni mettent en avant la lourdeur du système réglementaire européen et le manque de contrôle du parlement sur les Directives qui sont votées au sein de la commission européenne.

En témoigne la Directive 2014/49/EU entrée en vigueur le 1er Janvier 2016 sur la protection des comptes de dépôt qui limite le montant maximum autorisé à €100k (£75k) au lieu des £85k fixés par le Royaume-Uni pour sa population. Même scénario pour la Directive ‘PSD2’ qui vise à rendre la banque plus transparente et ouverte. Le Royaume-Uni n’a pas son mot à dire et cela dérange très fortement.

Je crois qu’il est temps que le Royaume-Uni se mette enfin à agir comme une start-up et non plus comme un employé  de l’Europe – Chris Gledhill

Parallèlement, sortir de l’Union européenne serait source de plus de liberté politique pour créer de nouvelles alliances avec des pays dont le secteur des technologies financières est en pleine essors tels que l’Israël ou l’Inde.

D’après le Trésor de sa Majesté, le montant des dépenses contractées par le Royaume-Uni pour l’Union européenne s’est élevé en 2015 à 8.5 milliards de pounds contre seulement 4.8 milliards de dollars de recettes, soit une perte de 3.7 milliards de pounds. Ce qui a tendance à faire grincer des dents les 41% des britanniques qui sont favorables à une sortie de l’Union européenne.

Contre la sortie du Royaume-Uni de l’UE

D’un autre côté, bénéficier d’un environnement réglementaire relativement ‘homogène’ entre les 28 états membres a permis à de nombreuses FinTechs au Royaume-Uni d’accéder sans difficulté à un marché de plus de 500 millions de personnes. Si le Royaume-Uni venait à voter pour son indépendance, finit le passeport européen et toutes les souplesses qui ont permis aux FinTechs britanniques de déployer leur service dans le reste de l’Europe.

Qui plus est, le secteur de la FinTech est encore jeune et repose en grande partie sur la confiance que les start-ups inspirent aux consommateurs. Un Brexit pourrait ternir cette confiance comme l’explique Ian Anderson dans un article :

Plus que jamais les FinTechs ont besoin de se développer dans un environnement économique stable et sécurisé pour prospérer – Ian Anderson

Il y a néanmoins un sujet sur lequel les acteurs de la FinTech semblent tous être d’accord : l’immigration. La diversité des talents qui abondent au Royaume-Uni (notamment à Londres) pour trouver un travail dans la finance ou l’innovation est l’une des grandes forces du pays. Azimo en est un parfaite exemple avec plus de 70% de ces employés qui sont nés en dehors du Royaume-Uni.

Bien que personne ne connaisse précisément les conséquences sur le court et long terme d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le secteur de la FinTech semble être encore trop fragile pour pouvoir surmonter un tel climat d’incertitude. Le sort de la scène FinTech UK reposera entre les mains de la population le 23 Juin.

Brexit ou pas, il faut surtout prier pour que la majorité soit en faveur de la révolution bancaire et financière dont le Royaume-Uni est l’un des grands gagnants.

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